APRES LIDL SUR CASH INVESTIGATION, ET RYANAIR ?
Le premier ministre norvégien a déclaré en 2013 qu'il ne voyagera jamais avec la compagnie low cost Ryanair.
Suite à des accusations de deux employées de la compagnie sur les conditions de travail décrites comme "esclavagistes".
Elles ont été licenciées après un période d'essai de plus de 1 an, l'une pour violation des règles de sécurité et l'autre pour absentéisme.
Pour le patron de Ryanair c'est le droit Irlandais qui s'applique puisque les avions sont immatriculés en Irlande et la justice norvégienne ne serait pas habilitée à juger ce dossier.
J'ai voyagé une fois avec cette compagnie et sur cette base voilà mon sentiment.
Points positifs : horaire respecté, avion propre, arrivée à destination, restitution rapide des bagages.
Points négatifs : un site internet peu convivial, des suppléments tarifaires notamment sur les bagages, des sur-suppléments en gare si vous avez oublié des enregistrements bagages par exemple, aérogare peu équipée en sièges, espacement des sièges très faible, personnel peu attentif, impression de voler dans un avion "taxi-pub".
Pour consommer ou voyager sans se priver, il faudrait gagner plus. Une compagnie pas chère, pour davantage de liberté. Voilà Ryanair, remède à la crise. Mais Ryanair est un meli mélo de montages financiers et de montages humains.
Le low cost ou discount a été imaginé par deux frères Allemands, aujourd'hui milliardaires, ils ont créé la marque ALDI. Il fallait qu'une famille après la guerre puisse acheter à prix très bas les produits de première nécessité pour survivre avec une petite pension.
Nos vies discount : enquête sur la casse sociale
Ryanair fait de grosses économies sur les charges sociales puisqu'une grande partie de son personnel comme certains pilotes sont auto-entrepreneurs et se louent à une société qui sous traite le service à Ryanair.
Résultat, il n'y a pas de syndicats, pas de grèves et les avantages ne s'arrêtent pas là pour Ryanair. Elle en règle que très peu de taxes et arrive même à les faire payer certaines charges par nous, les citoyens. Ceux qui n'ont jamais voyagé avec Ryanair ont même participé à payer la compagnie pour rester sur leur territoire.
Vous comprendrez bien que dans ces conditions, il n'y a qu'un seul gagnant, c'est évidemment le big boss de Ryanair, un des hommes les plus riches d'Irlande.
Ryanair est une machine à cash, un monstre au visage carnassier.
Il transforme l'être humain en moins que rien et fait croire aux consommateurs qu'ils participent à rendre plus juste l'économie des transporteurs aériens en achetant les billets Ryanair.
Le discount entretient la morosité sociale.
Réfléchissez à deux fois si la différence de prix entre le discount et le non discount vaut vraiment le coût ou bien si vous pouvez payer un peu plus pour nos emplois.
Le low cost est le modèle économique d'après guerre, le modèle économique de la pauvreté, une économie qui comprime les forces du travail, une économie qui rend l'individu encore plus dépendent du low cost.
Vérification avec la compagnie Ryanair : son chiffre d'affaires est en progression de +14% avec plus de 4 Milliards d'Euros et un bénéfice net en progression lui aussi de +37% avec plus d'un Milliard d'euros sur les six premiers mois de l'année 2015.
C'est certainement la compagnie Européenne le plus dure, la plus inhumaine en ce qui concerne les conditions de travail.
Mais les faits sont là, les consommateurs sont pourtant touchés par la description de la course acharnée à la rentabilité au détriment des employés mais ils préfèrent le low cost.
Ryanair a émis l'idée de faire payer le "pipi" mais qu'est-ce-que le patron attend pour le faire ?
'est bien l'argent qui dirige le monde et uniquement l'argent.
Après l'annonce des suppressions de milliers de vols, Ryanair doit encaisser la démission de son directeur général à la fin du mois d'octobre.
Même si l'action globalement est haussière, elle a chuté de près de 8% en septembre dernier.
Mauvaise presse, mécontentements des passagers et désorganisation ont fait peur aux investisseurs.
Est-ce que les voyageurs, clients de ce type de low-cost, vont comprendre qu'ils entretiennent un modèle économique qui les maintient dans un univers au plafond de verre ?
Clairement non, puisque le taux de remplissage de la compagnie a augmenté d'un point en août dernier à 97% et gagné 13% de voyageurs en plus entre août 2016 et août 2017.
Mais Ryanair sent le vent un peu tourner en interne, Ryanair descend de son petit nuage. Son directeur général vient de proposer des augmentations de salaires aux pilotes tentés de partir pour d'autres compagnies. Plus de 700 pilotes ont démissionné. Il va donc réfléchir à leurs proposer certaines améliorations sur les plannings, les contrats, les progressions de carrière.
En revanche, le petit personnel navigant ne semble pas être dans les projets d'amélioration. C'est sûr qu'un avion sans pilote, même si le PDG en rêve, j'en suis sûr, pour le moment ce n'est pas possible alors autant les flatter et mieux, les rémunérer. Hôtesses et stewards sont plus facile à trouver et à former d'autant qu'ils paient leur formation.
C'est beau le business quand même, cette capacité d'un patron à sortir son carnet de chèque quand il y a suspicion de danger, voire carrément danger pour le patron lui-même et accessoirement pour l'entreprise et ceux qui la composent. Mais un patron comme celui de Ryanair, peut-il changer en un claquement de doigts ? Est-ce que le modèle économique va alors muter ? En tout cas, si la moitié de ce qu'il annonce est réalisée alors cela sera déjà bien, surtout pour les pilotes.
JB