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LE VOYAGE ALLER
Actuellement les compagnies qui desservent la capitale du pays ne font pas partie de mes préférées. AIR SERBIA ou encore TRANSAVIA proposent des tarifs intéressants. Les majors ont pour le moment peu investi dans la ligne et quand elles y sont, les tarifs sont démesurés.
Un autre point négatif reste les horaires proposés. Cela a été compliqué de trouver une heure intéressante de départ avec un prix accessible. Les propositions qui ressortaient le plus souvent étaient à des heures tardives ce qui ne me convenait absolument pas.
J'ai finalement arrêté mon choix 4 mois avant le départ pour voyager avec la compagnie AIR SERBIA. Un départ le dimanche matin avec une escale à Belgrade, ce qui permettait d'arriver en début d'après-midi à Tirana.
La compagnie TRANSAVIA va plusieurs fois par semaine en Albanie mais les jours de départs ne me convenaient pas.
PROBLÈME SUR LE TRAJET VERS TIRANA
ÉVITEZ AIR SERBIA
Le trajet Belgrade-Tirana dure 1H10 dans un petit avion de type ATR 72 qui compte entre 60 à 70 sièges.
La place dans cet avion pour l'ensemble de grandes valises est peut-être trop juste, je ne sais pas, mais attention, il y a une grande probabilité de ne pas avoir vos valises à votre arrivée.
Je crois même que c'est une façon de faire pour cette compagnie que je juge très mauvaise sur ce trajet car d'autres valises étaient dans l'aéroport en attente d'être récupérées ou livrées concernant les précédents vols.
C'est ce qui m'est arrivé le dimanche sur le sol albanais, ma valise n'a pas été livrée alors même que la compagnie facture le service de bagage 16.50€.
Il n'y avait aucun responsable de la compagnie à l'aéroport de Tirana, donc ce sont des sous-traitants ou plutôt un sous-traitant, un homme seul qui traite l'ensemble des réclamations avec du vieux matériel informatique au passage. Résultat, deux heures perdues pour établir la réclamation et beaucoup d'agacement.
Pour certains, qui partaient en randonnée, notamment au Monténégro, cela posait un gros problème de logistique, pour moi aussi mais je restais dans le nord du pays les premiers jours de mon voyage.
Le lendemain matin j'ai appelé grâce au concierge de l'hôtel à Tirana en vain. Pourtant j'y croyais alors même qu'il y avait un vol 5h après le mien le jour de mon arrivée. Ensuite la fréquence des vols vers Tirana était réduite à un seul par jour jusqu'au jeudi, ce qui me rendait un peu plus pessimiste.
Finalement au bout de 48h, après mon appel en fin de matinée au bureau des réclamations, je suis revenu chercher ma valise sinon il fallait attendre le soir 21h pour avoir une livraison à l'hôtel de Kruje où je me trouvais. Je perdais alors une journée puisque mon voyage devais continuer vers une autre ville.
J'ai demandé le remboursement des frais de bagages mais la compagnie n'a jamais répondu à ma demande. Il y a bien la société weclaim qui s'occupe de déposer une plainte si aucun arrangement n'est trouvé mais selon cette même société, sans dépenses engagées pendant l'absence de valise, il est quasi impossible d'obtenir une compensation pour préjudice moral.
LE TRUST BOOKING.COM EN ALBANIE
Le secteur de l'hébergement n'est pas au top en Albanie. Difficile de trouver sur le territoire de façon uniforme une qualité internationale. Mais cela n'est pas très grave, le pays s'ouvre au tourisme et je ne doute pas que d'ici plusieurs dizaines d'années le niveau sera atteint.
Ce qui m'a fondamentalement gêné, c'est la suprématie de booking.com sur le pays.
Vous le remarquerez vite. Le système de réservation le plus implanté et utilisé par les hôteliers est booking.com. D'autres centrales de réservations existent mais proposent largement moins d'hôtels.
Booking.com semble avoir la main mise sur les systèmes de réservation des hébergements pour le moment en Albanie.
Contacter directement les hôteliers pour réserver, j'ai bien essayé, mais la plupart du temps, ils ne donnent pas suite. Et quand ils répondent, il est compliqué de s'entendre et surtout se pose la question de donner par mail son numéro de carte bancaire, là, il vaut mieux réfléchir à deux fois.
Cela montre la difficulté de maintenir ses positions militantes dans un monde globalisé.
Booking.com fait partie des entreprises que je boycotte et pourtant là, j'ai bien été obligé de l'utiliser car certains hôtels où je souhaitais séjourner ne disposent que de ce système de réservation. Ils n'ont pas leur propre centrale en ligne, trop onéreuse j'imagine.
Par conséquent j'ai réservé, à mon grand regret, quatre nuits via booking.com. Avec 36% de mes réservations hôtelières, j'ai quand même essayé de limiter au maximum mes achats via cette entreprise.
L’hôtellerie est dans l'ensemble correcte. Les établissements que j'avais sélectionnés du nord au sud, m'ont réservé une agréable surprise avec des climatiseurs impeccables et une literie confortable.
Parfois quelques imperfections comme ne pas exploiter jusqu'au bout les vues magnifiques et privilégier des salles vilaines pour les petits déjeuners qui n'ont jamais été un moment d'extase. Entre les tomates, les concombres et quelques gâteaux secs, je dois dire que le repas du matin n'est pas un moment qui fait plaisir dans les hôtels Albanais.
Une exception quand même dans la capitale, elle propose maintenant des établissements haut de gamme et la qualité des produits proposés est très bonne comme au Plaza.
Le pays est entrain de s'ouvrir au tourisme et d'énormes défis l'attendent pour accueillir un nombre toujours croissant de touristes.
LOCATION DE VOITURE
Quelques enseignes sont présentes à l'aéroport de Tirana, d'autres plus locales proposent aussi leurs services.
Les tarifs des majors sont ni plus bas ni plus hauts qu'ailleurs, j'ai opté pour Alamo bien implanté dans le pays pour un tarif journalier d'environ 35€ en kilométrages illimités. Ensuite le prix de l'essence est un peu moins élevé que chez nous, environ 15% plus bas.
Les routes dans le pays sont assez mauvaises, excepté celles qui longent la côte du pays.
Finalement entre la mauvaise qualité de la route, la montagne, les animaux sur la route et surtout la mauvaise conduite des automobilistes albanais, les temps de route sont assez longs pour des distances somme toute courtes.
Le nombre de chauffards est impressionnant sur les routes.
Nombreux sont ceux qui s'arrêtent là ils se trouvent donc au milieu de la voie sans aucune gêne.
Nombreux sont sont qui roulent en sens inverse pour bloquer la voiture d'en face et ensuite tourner à gauche.
Nombreux sont ceux qui doublent en franchissant la ligne continue et l’absence de visibilité dans les virages n'est pas un problème pour eux, ils foncent avec souvent des grosses voitures allemandes.
C'est d'ailleurs ce qui m'a marqué. Alors même que ce pays est le deuxième pays d'Europe le plus pauvre, il y a un nombre de voitures allemandes de luxe en quantité industrielle plus ou moins vieilles.
Il n'est pas rare de voir un adulte de 25-30 ans avec une Mercedes, une BMW ou encore une Audi. Je ne sais pas comment ils font, c'est une énigme pour moi. Le pays n'est pas industrialisé et le salaire moyen se situe entre 300 et 400€. C'est un peu comme chez nous si une personne bénéficiant de l'AME ou de la CMU roulait avec une voiture de luxe.
Este mundo, para mi, no comprendo !!
Conduire en Albanie n'est pas impossible mais il faut rester vigilant et prendre son temps.
LE PAYS DES AIGLES
Oui pour la légende car accessoirement, les aigles, j'en ai vu un seul dans la nature !! Enfin c'était un rapace c'est sûr, un aigle no lo sé.
Le pays est très montagneux, les montagnes sont souvent nues, très peu de végétation y pousse. Si vous envisagez de suivre le littoral vers le sud, la route est très sinueuse, elle offre en revanche des panoramas incroyables sur la mer.
La campagne dans le nord du pays pour ce que j'ai vu est mal entretenue et finalement les paysages ne sont pas d'une grande beauté. Il y a partout dans le pays des constructions en béton inachevée ce qui contribue à donner une mauvaise image d'ensemble des paysages.
Il y a bien 3 parcs nationaux, on imagine la nature dans toute sa splendeur, les animaux, le respect de la nature mais pas du tout. Globalement le pays n'est pas propre, il n'y a aucune conscience écologique. Un lieu comme Blue eye non loin de Sarande, n'est absolument pas protégé et l’accès est payant ; 100 Lek par personne en voiture. Au bout du chemin un parking bondé, un restaurant offrant une belle terrasse et des grillades à la clé, les fumées en primes qui envahissent le site naturel, quelle idée !! Il y a une masse de gens incroyable et le lieu est au final bruyant, tout le monde veut se baigner, la couleur de l'eau est translucide avec de très beaux reflets bleus verts mais cet endroit pourrait être encore plus beau et paisible avec moins de monde.
LES BUNKERS : LE PASSE MILITAIRE
Si vous ne voyez pas les aigles, une chose certaine que vous verrez, ce sont les bunkers et la dimensions militaire de l'ancien régime à travers le pays.
Dans les villes, dans les montagnes, le long du littoral aussi, il n'est pas possible de les rater. ils étaient là pour la population en cas d'attaque de l'OTAN. On parle de 750 000 bunkers, un bunkers pour 4 habitants, construits durant l’ère communiste dépensant ainsi une grande partie des ressources financières du pays.
A Tirana il y a Bunk Art que je n'ai pas pu voir mais peut être que l'endroit est intéressant.
A Tirana, j'ai été intéressé par la maison des feuilles. Un lieu ouvert au public dédié à l'information sur les 40 années passées sous la dictature d'Henver Hoxha (1945-1985). Le matériel d'écoute, les correspondances, l'organigramme des personnes impliquées, les espions, la liste des morts politiques, les tortures. Une maison, des pièces sobres qui font froid dans le dos, elles nous plongent dans ce que j'ai lu, appris, jamais vécu, merci l'Europe. Une réalité passée de l'Albanie mais qui finalement n'a jamais été éradiquée dans le monde.
KRUJE
Au nord de Tirana, à 45 minutes de route, une agréable jolie petite ville en montagne : Kruje. Le château qui surplombe la vallée n'a aucun intérêt mais le site est beau et l'endroit est calme. il y a une belle petite rue arrangée pour les touristes où se trouvent de chaque côté des magasins sans intérêt de souvenirs divers.
Un minaret domine la ville, il y a bien les appels à la prière mais la ville ne s'en trouve pas plus à l'arrêt que cela. L'Albanie semble pratiquer un culte modéré. Un peu plus bas une église orthodoxe attend de recevoir ses fidèles à d'autres heures de la journée.
Une ville sans intérêt mais elle se trouve en bord de mer avec une large plage où les Albanais viennent en masse. La plage était bondée avec l'alignement parfait des transats et des parasols sur les parties privées.
J'y ai retrouvé l''atmosphère des années 80 de l'Espagne avec des voies de passage en terre ou sablonneuses, une vie nocturne et une petite fête foraine incroyable sur la plage nous renvoyant directement ailleurs : tenir une barre de fer, bras tendus, pieds dans le vide pendant 2 minutes pour avoir le cadeau, jeter des anneaux autour de bouteilles ou autres cadeaux, un bateau pirate en acier sans effet de lumière comme nous pourrions le voir aujourd'hui, un lieu avec des attractions d'un autre temps où les gens s'amusent.
BERAT
Une petite ville classée au patrimoine mondial de l'UNESCO. Un bel endroit, belle harmonie architecturale, héritage Ottoman.
Un seul pont permet de traverser la rivière qui traverse la ville. Les indications pour cela sont absentes et le GPS que j'avais, était resté sur un pont en centre ville qui est maintenant destiné à la traversée piétonne et non motorisée. Compliqué donc en voiture !!
Le château de Berat est payant 100 LEK l'entrée. situé au-dessus de la ville, le panorama est magnifique alors que le site en lui-même ne présente que peu d'intérêt excepté la petit église orthodoxe magnifique, une image classique de l'Albanie.
Un site archéologique découvert par un français, le site Apolonia, 400 LEK l'entrée. Une citée grecque fondée en terre illyrienne aux alentours de 620 av JC. Elle était un important centre culturel.
VLORE
Une autre grande ville sur la côte adriatique. Un lieu pour se baigner. En Albanie, il y a quelques plages de sable et pas mal de béton, hélas.
Vlore présente une particularité qui m'a bien fait sourire. Il y a des bus parisiens pour assurer le transport en commun. Des bus identiques aux nôtres, sans aucune adaptation pour le pays !
SARANDE
La deuxième grande ville du pays, elle se trouve dans le sud non loin de Corfou à vol d'oiseau.
Il faut passer par une route très montagneuse pour la rejoindre en partant de Vlore.
Sarande est une ville où les constructions envahissent la côte. Des constructions pas toujours terminées voire même en friche ce qui dénature énormément le paysage albanais.
Le trafic routier est important et la route le long de la mer est souvent encombrée, les piétons et les incivilités des conducteurs entrainent de nombreux ralentissements.
Sarande est une ville balnéaire comme nous pouvons en voir dans le sud de la France avec divers magasins de jeux d'eau, des restaurants nombreux et des hôtels à gogo. Le soir, le long de la promenade en bord de mer, les gens se promènent, il y a beaucoup d'animation.
Non loin de la grande ville, près du parc national du Butrint, se trouve KSAMIL, une petite station branchée au bord de l'eau avec des petits îlots rocheux en face. Il y a de nombreux hôtels et pensions non loin des plages soit bétonnées soit naturelles (parfois petits cailloux). Un endroit arboré très agréable à privilégier.
FERRY VERS CORFOU
Traversez en ferry du port Sarande vers le port de Corfou pour finir le séjour. J'ai utilisé la compagnie sarris cruise mais il y a aussi ionian seaways légèrement plus chère et plus facile dans son processus de réservation. J'ai privilégié les horaires et ils me paraissaient plus adapté à mon organisation avec la première compagnie.
Le terminal du port est de petite taille et alors que je devais rendre la voiture chez Alamo, le personnel de sécurité m'a fait vivre une situation totalement kafkaïenne.
La restitution se faisait au parking du port de Sarande mais l'agent ne voulait rien savoir ; je ne pouvais pas rentrer pour restituer la voiture, un moment totalement fou alors même que je ne pouvais pas faire demi tour. Alors je suis vite allais chercher le responsable de l'agence de location qui était bien là par chance. Il a pu débloquer la situation après quelques échanges virils que je ne comprenais pas. Ouf !!
Vous pouvez faire le trajet A/R dans la journée, moi après 1h30 de traversée, j'ai décidé de terminer ce voyage albanais en Grèce, à Corfou et dans un resort en bord de mer.
CORFOU
Il y a un réseau de bus, moi je n'allais pas trop loin de la vieille ville de Corfou à Kontokali desservi par la ligne 7.
Vous pouvez acheter les tickets au guichet en centre ville pour 1.70€ le ticket ou 1.09 le carnet de 10 je crois bien. En revanche le ticket pris dans le bus passe directement à 2.30€.
La vieille ville est un ensemble touristique qui n'a pas grand intérêt. La masse de touristes est telle que les rues sont encombrées et finalement il n'y a pas grand plaisir à se promener dans ce temple de la consommation sous 40°C.
La citadelle est dans un état sans intérêt excepté a vue une fois arrivé en haut. L'entrée est facturée 6€ par personne.
LE VOYAGE RETOUR
Je ne suis pas engagé pour encourager le lowcost mais sur certaines destinations les lowcost écrasent les majors.
Ces compagnies majors étaient vraiment trop chères avec Swiss ou Aegean et même le trajet retour vers Paris à 400€ pour deux personnes avec Transavia, un prix pas lowcost du tout !
Moitié prix avec Easyjet même si la compagnie ne facilite pas le voyage car elle n'enregistre pas le bagage jusqu'à la destination finale avec un transit à Milan.
En conséquence, il faut récupérer son bagage puis l'enregistrer de nouveau pour le vol suivant.
Je ne peux pas dire du mal de la compagnie, les trajets se sont bien déroulés mais ce n'est toujours pas le modèle économique que j'envisage de privilégier.
CONCLUSION
L'Albanie est un pays qui ne m'a pas ébloui. Ses paysages, sa campagne ne sont pas entretenus. Je lui reconnais en revanche un intérêt certains pour des vacances réussies pour un petit budget même si ses plages sont parfois bétonnées et manquent de naturel.
D'ailleurs je regrette l'absence de conscience écologique, le pays pourra faire des gros efforts à ce niveau pour me conquérir.
J'ai préféré la partie sud à la partie nord même si la route est très montagneuse.
Au niveau de l'hôtellerie, c'est la même chose, les hôteliers peuvent encore beaucoup s'améliorer.
En fait, sur de très nombreux points, le pays va certainement s'améliorer au cours des prochaines années. Cela me semble la marche logique sinon le pays ne fera pas face à l'afflux de touristes. Il végètera.
Les gens sont gentils, je n'ai pas ressenti non plus d'insécurité.
Mais l'élément incontestable à mon sens reste sa restauration, pour le moment très abordable. Je pense à une famille pouvant aller au restaurant sans se ruiner et en plus bien se nourrir avec deux enfants par exemple.
Je prend l'exemple aussi de deux boules de glace achetées en cornet lors d'une fête foraine sur la plage 125 LEK soit 0.80€ et en Europe à Corfou, une boule de glace en pot à emporter et achetée en magasin 2.90€.
Cela résume carrément les économies, d'un côté l'Europe, de l'autre l'Albanie voulant s'ouvrir au monde.