USA, DOUANE ET SECURITE.
Eh bien ça y est, vous partez aux States, vous en rêviez, demain c'est le départ, rendez-vous à l'aéroport CDG sur un vol Amércian Airlines.
"Le voyage s'est bien passé"
Vous partez au soleil de la Floride, Miami, sa plage, le quartier Art Déco, le parc des Everglades, mais avant comme partout ailleurs, il faudra se soumettre au passage des frontières.
Et comme partout ailleurs dans le monde, c'est une constante, un douanier, une douanière n'a jamais le sourire comme pour vous dire bienvenue mais plutôt l'air figé comme pour dire les vacances, ce n'est pas pour maintenant, or, vous, mentalement, vous y êtes bien en vacances. Même aux Bahamas, je me souviens à l'aéroport de Nassau alors qu'un orchestre joue dans le hall douanier des airs caribéens en guise d'accueil, les agents de sécurité ne semblent pas être heureux de vivre; c'est tout dire.
Alors vous débarquez avec les milliers de voyageurs dans l'aéroport international de Miami, le soleil est là, les vacances commencent bien, vous êtes content. Après les heures de voyage dans un avion plein, des passagers cependant calmes, un service Américan Airlines très moyen, vous vous sentez bien, le voyage s'est bien passé.
"Quelle surprise"
Votre fiche ESTA est prête, les formalités vont bien se dérouler, d'autant plus qu'avant l’atterrissage, les autorités américaines ont demandé à la compagnie aérienne de diffuser un film extrêmement accueillant sur l'entrée dans le territoire. Ce qui vous attend en terme de contrôles n'a rien de compliqué rassuré par une musique fluide et douce.
Mais quelle surprise... Quand vous arrivez près des postes de douane, c'est le big OUAH, INCREDIBLE, AMAZING. Tout est plus grand aux USA c'est bien connu.
Des files d'attente partout, partout, partout, vous comprenez vite que la galère commence et puis en même temps vous vous dites que l'efficacité américaine règlera vite la situation inattendue qui se dévoile devant vous.
Non non, ils ne font pas mieux que les français si souvent décriés. Il faudra au moins 1h avant de se sortir de là et je suis gentil.
D'abord la fameuse fiche ESTA obligatoire que vous avez payée 14$ sur internet www.esta.fr, jamais vous ne la montrerez et vous allez même refaire la procédure sur des appareils délivrant un ticket avec votre photo imprimée. Oui il faudra sourire !!
Puis, à l'instar des files d'attente de Disneyland, vous entamerez le chemin serpentant sur plusieurs mètres jusqu'au bureau douanier ou plutôt jusqu'à la ligne jaune à ne pas franchir avant d'avoir eu un signe du l'agent, le regard parfois fuyant, l'attitude parfois dédaigneuse autorisant d'avancer jusqu'à lui. Sans cela, vous risquez le charmant "go back".
"L'observation"
Vous voyez les différents douaniers, vous observez leurs comportements. Vous en repérez un qui n'a pas l'air sympathique, une autre qui vous paraît agréable. Vous allez tomber sur lequel, sur laquelle ?
Après la lente avancée, vous avez de la chance, c'est celle qui vous paraissait bien et pourtant ... La douanière n'est pas du tout sympa avec ses questions suspicieuses et traditionnelles à la fois, elle s’empressera même de vous faire faire ce que vous avez fait quelques minutes avant, à savoir la photo, les empreintes électroniques des 10 doigts (ceux qui en ont moins gagneront du temps, à l'inverse, ceux qui en ont plus doivent poser problème).
Si tout va bien vous rentrez sur le territoire et ne vous imaginez pas attendre vos amis immédiatement après. La zone est interdite, il faut avancer "on est pas en France ici" comme m'a dit un douanier, "Ah bon ?!".
"Bienvenue aux États-Unis"
Voilà le pays où tout est possible, quel incroyable passage. Si après cela vous tombez sur un Américain sympa comme ce fut le cas pour moi concernant des renseignements sur les transports en commun, cela vous réjouira. A l'inverse, oh my God, la journée va mal commencer.
"La douane en guise de starter"
Vous avez prévu des vols intérieurs, eh bien les contrôles de sécurité, comment dire ? C'est ? C'est infantilisant, traumatisant, catastrophique.
Vous entrez là encore dans les lentes files d'attente puis vient le premier contrôle de passeport et de billet et puis vient la chaine de contrôle des affaires et puis les bruits des plateaux sur les rouleaux métalliques, les bips des portiques, les voix des agents, le brouhaha général. Face au silence béat des touristes, tout cela est gênant. Des agents en face, sur le côté, des caméras partout, un agent crie sans arrêt, "pas de liquide", "rien dans les poches", "sortir l'ordinateur portable", "se déchausser" même si vous êtes en tongs !
C'est terrible, c'est tellement terrible qu'il n'est pas rare de voir certains agents se déconnecter de l'endroit. Entres eux, ils décompressent, ils rient un petit peu, ils se créent un moment à part pendant que d'autres collègues travaillent, tentent de faire comprendre à des étrangers d'enlever la ceinture, à un grand-père aux gestes lents de lever les bras dans le scanner puis de ressortir puis de revenir pour mieux se positionner dans l'appareil.
"La sécurité et les mini labos"
Certains endroits sont de vrais mini labos avec de nombreux systèmes de dosage. Certainement pour les drogues en tous genres j'imagine ou encore les explosifs, je ne sais pas trop à vrai dire. Par contre, ce que je savais, c'est vouloir partir, partir, partir le plus vite possible de ces endroits et de ces personnes semblant perdre tous repères humains et voir les passagers comme de la matière.
"Le passage dans le scanner en guise de plat principal"
Le scanner est un machine qui, en ce qui me concerne, m'a pas mal gêné la première fois. Je me suis vraiment senti mal un moment. Sur la forme être mis à nu virtuellement en quelque sorte, c'est gênant mais je n'ai pas le choix si je veux continuer à découvrir le monde. Sur le fond, je me suis senti mal un moment. Je me suis dit que si selon la règle d'un temps d'avance des Américains sur le reste du monde en technologie, mode de vie, etc quel monde nous attend ? Alors que le terrorisme ne cesse de gagner du terrain, la sécurité n'est pas prête de s'arrêter à ce que je viens de décrire.
"La science fiction n'a jamais été aussi proche de la réalité"
Les Américains ont certainement le plus grand carnet d'adresses de terriens au monde qui n'ont rien à ce reprocher. Ils ont les empreintes, les adresses postales, les métiers, les adresses professionnelles, les mails, les photos, les numéros de téléphones et cela ne semble pas suffire.
Il y a encore des contrôles en escale, scanner, suspicion systématique, parvenir à voyager par avion n'aura jamais été aussi compliqué alors qu'il est tellement simple d'acheter un billet d'avion sur internet.
Si vous partez aux États-Unis, vous savez maintenant à quoi vous attendre et l'insécurité mondiale semble leurs donner raison.
Pourquoi ne pas imaginer un jour le prélèvement d'un échantillon de salive ou d'une goutte de sang pour décoder l'ADN et certifier l'identité du terrien voyageur. Quel nouveau monde se construit ?!
Bon voyage.
Quel nouveau monde se contruit ?!